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De la Préhistoire à l’Histoire

 

Pérousix apparut assez tardivement, sans doute vers la fin du paléolithique ou même au mésolithique car le pays était très inhospitalier : la forêt partout avec ses arbres pluricentenaires, ses grands étangs naturels aujourd’hui comblés. Par contre, cette forêt était peuplée de nombreux animaux sauvages et les sangliers y pullulaient, trouvant là les glands et les faines.

Pérousix fut donc avant tout un chasseur. Il excellait à traquer le gibier, à le piéger (il savait creuser les fosses à sangliers et les dissimuler sous les branchages). Le houx très dur que l’on trouvait servait à faire des épieux.

 

D’OU VENAIT PEROUSIX ?

Était-il issu des ancêtres Bituriges, qui d’Avaricum s’avancèrent jusqu’à MONTAIGUT ou d’Avernie, ou avait-il quelque parenté dans les deux tribus ? Toujours est-il que Pérousix mit longtemps à se fixer ici. Il revenait néanmoins toujours, attiré par le gibier si abondant. Il dut commencer à s’installer vers le Morian, à l’ouest duquel se trouvent ces magnifiques dalles de granit dont l’une (section D N° 21) servait d’abri lorsque le ciel se fâchait et menaçait de tomber sur la tête et servit aussi d’Autel aux Druides (le gui ne manquait pas)

 

Puis vint l’âge du bronze et de la Gaule moyenne.

Des Arvernes (peut-être de la famille de Limanix) découvrirent la cassitérite de la Bosse qu’ils utilisaient pour faire les outils et les armes. Ainsi, Limanix devenu peu à peu un excellent paysan sut mettre en valeur sa riche Limagne fort peuplée pour l’époque.

Mais cela ne profita guère à Pérousix qui vivait aux confins de deux tribus : Bituriges et Arvernes, et même de trois tribus (les Ambarres ces « saoniens », ne vinrent-ils pas à un moment donné s’intercaler entre Eduens et Arvernes et ne poussèrent-ils pas jusqu’à BELLENAVES et LA BOSSE ?).

Ces grandes tribus furent pendant des siècles en luttes perpétuelles et LAPEYROUSE était une sorte de « no man’s land », où Pérousix dut maintes fois se cacher, se terrer, subir des pillages, des meurtres, La Bouble ne pouvant constituer une frontière naturelle efficace…

 

Malgré tous ces ennuis, Pérousix se mit courageusement à l’ouvrage, défricha un coin de forêt sur les Chemins, pécha dans le lac des Bruyères, construisit des huttes sur ses bords, fit de Montmirail, un poste d’observation d’où l’on dominait la forêt, les clairières, les landes et l’on scrutait en direction de La Bosse.

Tout changea après 58 avant J.C. lorsque César entreprit la conquête de la Gaule.

Après la première conquête facile de celle-ci, César s’en retournant

en Provence (en Narbonnaise) Pérousix vit peut-être passer Vercingétorix (-53) lorsqu’il alla proposer « l’Union sacrée » à Avaricum.

Après la trahison des Eduens, César remontant rapidement du Midi, franchit l’Allier à gué à CHATEL-DE-NEUVRE puis, alla piller Avaricum avant de se présenter devant Gergovia.

Tous ces évènements troublèrent la quiétude de Pérousix.

Aussi, après la défaite ne se résigna-t’il que difficilement à subir le joug romain et il participa aux nombreux soulèvements des Arvernes du 1er siècle après J.C..

 

Les romains ayant établi un camp de surveillance vers les Sablons se vengèrent cruellement : ne mirent-ils point le feu à la magnifique forêt de Pérousix ? Puis ils l’obligèrent à de très durs travaux : c’est ainsi que Pérousix participa à la construction de la grande voie impériale de LUGDUNUM (LYON, capitale des Gaules) à Avaricum, voie dont on aperçoit le soubassement lorsque l’étang de rivalais est à sec. Cette route qui devait passer vers les Sablons, les Caves de Beaune, Rivalais, les Bourses, Boutevin, près de la Bosse était donc très importante puisqu’elle reliait une capitale à un chef-lieu de province.

Elle valut à LAPEYROUSE d’être pénétrée par la civilisation galloromaine. La forêt recula : Pérousix fut astreint à cultiver davantage de sol surtout dans le bas de la future commune qui voisinait avec la route impériale.

Cette grande route allait pendant des siècles être une grande voie de passage et de migrations.

 

Vers la fin du Sème siècle de notre ère, le christianisme (implanté à CLERMONT vers 250) fut apporté à Pérousix.

Mais dès le 4ème siècle, les invasions facilitées par la route impériale déferlèrent sur le pays. Tour à tour, Vandales, Allains, Suèves, Les Huns même l’envahirent le ravagèrent et pérousix se cacha souvent vers le Morian et Montmirail. Pendant 32 ans (475 à 507) le pays appartint au royaume Visigoth puis fit partie de l’Austrasie, division du royaume franc.

Alors vint une ère plus paisible où s’édifièrent les premiers châteaux ; en forêt de Château Charles, à l’ouest de la maison forestière, on aperçoit encore les restes des fossés et on devine les éboulements de pierres cachés sous la forêt, restes du château où coucha Charlemagne au cours d’un de ses voyages dans son immense empire. Là encore, ce château se situait non loin de l’ancienne voie romaine toujours utilisée.

Pendant ce temps, l’ancien pays de Pérousix était devenu la paroisse du Perrouze ou du Pérouze, ce lieu que les romains avaient appelé Perugia ayant pris l’habitude d’appeler Pérousix : Pérougix.

 

Le peuplement : fixation des limites

 

On estime l’apparition de « Pérousix » au néolithique ; il semble cependant qu’il n’apparut qu’au néolithique, à la fin de l’age de pierre et avant celui des métaux.

 

Quand on sait que la datation du menhir du bois des Brosses à MENAT estime vers -3500 environ l’âge de ce « caillou » de près de 10 tonnes, on peut vraisemblablement estimer la présence de Pérousix à une période similaire ou peut-être un peu plus ancienne.

 

Toujours est-il qu’après la période gauloise, l’administration romaine nous engloba avec le « pays biturige » dont la capitale était AVARICUM, c’est à dire BOURGES ; la limite sud du pays biturige englobait également plusieurs communes du nord du département actuel (Montaigut, St Eloy, le quartier, La Crouzille, ect …). Cette limite sud de la province gallo-romaine paraissait se situer de La Bosse à La Boule à Pionsat. Montaigut se trouvait donc en pays bitou, cependant que St Gervais affirmait son affinité auvergnate par le complément d’Auvergne.

 

Il semble bien que Pérousix provenait par migrations et descendances successives de l’homme de CRO-MAGNON, en passant par la région de Menat (haches polies et menhir du néolithique). En tout cas, son installation au milieu de bois inhospitaliers fut très pénible. Il se vêtait de peaux de bêtes, étant chasseur et le gibier abondait. Puis, sous la Gaule moyenne, il fit quelques progrès et des échanges avec l’oppidum de Montacutum (plus tard Mons Acutum) et avec Monsmeraldus. Il apprit à tisser (la braie gauloise en laine) et à forger.

 

Malgré les soulèvements, l’occupation romaine allait apporter certains bienfaits (construction de la route impériale de Lugdunum (Lyon, capitale des Gaules) à Avaricum (Bourges, capitale du pays Biturige) dès la fin du 1er siècle en passant par Boutevin, La Maison Neuve, Les Sablons où elle se croisa avec la route secondaire du Montet à Montaigut (amélioration du chemin gaulois préexistant).

 

Les tribus de Lapeyrouse, très faibles numériquement, cachées dans leurs forêts, échappèrent aux massacres des invasions barbares (d’ailleurs, dès le 4ème siècle, les routes non entretenues étaient devenues impraticables et les envahisseurs ne suivaient que les grands axes routiers), ils ne firent que passer.

 

Suèves, vandales et Wisigoths occupèrent l’Espagne après la Gaule, les vandales traversant l’Afrique du Nord. Les invasions les plus cruelles eurent donc lieu avant la dégradation des routes.

 

Le défrichement à peine commencé disparut et au milieu de cette anarchie et de cette décadence apparut le Christianisme ( au 3ème siècle à Clermont-Ferrand avec Stremonius). St Patrocle évangélisa Néris, La Celle, Colombier, il décéda le 18 novembre 576, après avoir le plus souvent vécu en ermite dans les bois où il assistait les défricheurs. Il fonda un monastère à Colombier. La première abbaye de Menat (VIème siècle) sous l’impulsion de St MENELE devint très vite un centre religieux important.

 

Avec beaucoup de courage et suivant l’exemple des moines, on défricha, défricha … dans une première période, l’édification des églises se faisant par la suite. Les hameaux se constituèrent en communautés fortement hiérarchisées ; à la tête, il y avait le maître ; cette façon de vivre allait durer pendant des siècles et des siècles, les unions ayant lieu presque toujours à l’intérieur de la communauté.

 

Administrativement, les Lapeyrousiens furent rattachés au royaume Wisigoth pendant 32 ans (475 à 507), puis au roi Franc Clovis après la défaite d’Alaric à Vouillé ; ils firent donc partie de la civilisation Sud ; l’Austrasie. Après une période assez paisible (les Normands qui avaient remonté la Sioule avec leurs barques en peaux de bêtes furent stoppés à hauteur de Menat et rejetés par les Avermes au sud de l’ Aquitaine.

 

Au XXème siècle, Odon de Bourbon construisit l’Abbaye et le château de Bellaigue.

 

Après une extrême misère (l’an 1000 ne devait-il pas être la fin du monde ?) en reconnaissance on activa la construction de l’église. Au début simple oratoire cette église allait se développer au cours des siècles.

 

Les habitants du Pérouze luttaient âprement pour vivre ; les seigneurs les plus proches étaient à 10 kms (Beauvoir et Montégret) il n’y avait pas rop de dégâts faits par les chasses à courre et les seigneurs de Beauvoir surtout protégeaient les paysans des loups (Saute-Loup, le Bois des Loups) et des brigands (guerre de cent ans).

 

Les premières cartes de la paroisse

 

Avec une échelle et une approximation toutes relatives Nicolas de Nicolay, géographe de Charles IX dresse une carte de la région de Montmaraud en 1569, Lapeyrouse n’y est pas mentionnée, mais on y voit les églises de Montégu, Échassières etaussi Mandon à l’est et non loin de la Bouble.

 

Madame Nicole Gauthier-Turotoski publie dans son livre « Nos ancêtres les Débousset » une carte de la région d’environ 1600. L’orthographe de certains villages est différente d’aujourd’hui ; on y lit Le Perrouze, La Loge, La Tuillerie, Le Petit Gouzol, Montabon, Les Mondoniers, Chantagret, Busserol, Montmiral, La Forest, La Faye, Le Poux, Bonnefond, Couttier, Les Amiraux, Vilargeat, Cornassat, Chapusard, Pichot, Vaché, Prouats, Doussat, La Val, Les Manifaix, Coste, l’Ecosse, Les Chemins, Le Vernay, La Maison Neuve (il y a 400 ans) et Durmignac avec Pranoël, Bouty, Le Proche, Frémeaux etc … et surtout Buxiere Jérusalem.

 

Buxières avait autrefois le surnom de Buxières-la-Jérusalem, des anciens chevaliers avaient leurs ossements dans l’ancien cimetière devant l’église qui n’existait pas à l’époque de ces chevaliers. Sagissait-il d’anciens croisés ( les croisades conférant à leurs membres le titre important pour l’époque de Chevalier en les anoblissant) ou d’anciens Templiers ayant virés vers 1312 dans l’ordre de St-Jean de Jérusalem pour échapper au bûcher. Ce dernier ordre coexistait avec celui des templiers (1119-1312) avant la suppression de ce dernier (1312). On trouve la trace de l’ordre de St-Jean de Jérusalem à Chanonat, Chadeleuf, Charnat, Montfeurant, Culhat, etc …

 

Sur la carte d’environ 1600, on note également de nombreux étangs : Augères, Rivalets, La Caure, Le Petit Gouzol, Salebrune, un étang (2 ou 3 ha) a disparu depuis entre Vaché et Pichot, deux ont été reconstruits sur les anciens sites : La Forest  et Buxerol.

 

On note la présence de nombreuses chapelles : Le Poux, Montmirail, Busserol, Pichot, Prouats, Gouzole, Les Chemins, Le Vernay.

 

Sont mentionnés le Moulin du Role, Augères, Rivalet mais une seule route de Buxière, Couttier, Le Poux vers Beaulne.

 

Une gestation difficile

 

La transformation de la paroisse du Pérouze en commune du Pérouze fut très longue et pénible. En effet, il y avait dans le voisinage de notre paroisse la paroisse de la St-Pierre, dépendant du diocèse de Montaigut avec une chapelle comme église mais qui regroupait entre autres les hameaux des Monteix, du Cluzeau, La Chiraille, Le Mont, le Créchol de Lapeyrouse ; La Corre, Les Boulignons, La Garde, Les Perrots de la Celle, Les Sous Colombier. Comment faire de cette paroisse une commune alors qu’elle n’avait point de chef-lieu et une simple chapelle pour le culte ? Luzet voulait être ce chef-lieu mais la « petite république » ne parvint pas à s’imposer. De son coté, Le Créchol aspirait à être chef-lieu du Pérouze, étant plus peuplé que le Bourg. Il n’y avait pas d’église au Créchol mais en période révolutionnaire cela n’était pas un inconvénient majeur ; et puis au Bourg, n’avait-on pas fait brûler tous les objets et les meubles du culte ? même le clocher fut abaissé d’un étage (5 ou 6 m) après la fuite du curé Gomot ; les cloches ayant été enlevées la démolition de l’église avait commencé …

 

Finalement, la commune de St-Pierre Laronde, mort-née, ne vit pas le jour ; son dépeçage profita à Lapeyrouse ( 5 hameaux et non des moindres), à La Celle (4 hameaux), à Colombier ( 1 hameau), et à Hyds (6 hameaux).

 

Ces « frontières » furent confirmées dans les limites départementales au nord-ouest ; ces frontières dérisoires (rigoles, « rases » ou chemins souvent tombés en désuétudes s’opposent aux « limites naturelles » de l’est de la commune : Echassières, Durmignat. Mais bicentenaires, elles constituent néanmoins toujours les limites actuelles.

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